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MES CHEVEUX FRISÉS : TOUT SUR MON PARCOURS CAPILLAIRE

Comme je vous le précisais dans ma présentation, je suis Française par ma mère, Togolaise par mon père. J’ai donc les cheveux très frisés. Mon parcours capillaire a été assez chaotique, car j’ai eu beaucoup de difficultés et mis du temps à m’occuper de mes cheveux. Je tenais à partager mon expérience avec vous car je pense que ça peut vous aider à vous réconcilier avec vos bouclettes et peut-être même que vous vous reconnaîtrez dans mon vécu. 

MON ENFANCE, MES CHEVEUX NATURELS

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Quand j’étais petite, mon rapport avec mes cheveux était très difficile car les démêler, les coiffer, mais surtout les démêler, était un vrai calvaire pour moi et pour toute personne qui tentait de s’en occuper.

Ma mère les démêlaient à sec, avec un peigne à dents fines et je ne vous raconte pas :
– la douleur que j’endurais à chaque passage de peigne
– les crises de pleurs
– le temps perdu passé à me coiffer (parfois plusieurs jours)
– la rage que j’avais contre le fait d’avoir des cheveux impossibles à coiffer (qui, au passage, passait par des pincements de mollets de ma chère et tendre maman).

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J’habitais en province et ma mère n’utilisait aucun produit faute de manque d’informations et de conseils. A l’époque, il n’y avait pas de boutiques comme aujourd’hui. Être métisse n’était pas simple.

Parfois, mes tantes rapportaient des produits des Etats-Unis, mais une fois terminés, on ne pouvait pas les recommander aussi facilement qu’aujourd’hui.

Je me souviens qu’il m’arrivait de prendre les foulards de ma mère et de les mettre sur ma tête, histoire de faire comme si j’avais les cheveux longs. J’aimais la sensation qu’ils me procuraient dans mon dos et sur mes épaules.

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Côté coiffures, ma mère se débrouillait toujours très bien. J’avais de jolies coiffures que je gardais pendant 2 ou 3 semaines, parfois plus car je n’avais pas envie qu’elle me démêle les cheveux et d’avoir mal.

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 MON ADOLESCENCE, MON DÉFRISAGE PENDANT 6 ANS

Vers mes 14-15 ans, j’en avais marre de mes cheveux, marre de ne pas savoir quoi en faire. Je voulais me sentir belleressembler aux filles aux cheveux lisses qui faisaient les pubs pour les marques capillaires à la télé. Je voulais bouger et secouer mes cheveux comme elles.

Une de mes tantes m’a alors proposé de me défriser les cheveux et quand elle m’a dit ça, j’étais vraiment heureuse car je n’attendais que ça : avoir les cheveux lisses et facile à coiffer! C’est à ce moment que je suis entrée en négociation avec ma mère. Vous vous doutez bien que j’ai pu argumenter comme jamais et je dirais qu’elle n’a pas mis longtemps avant de céder. D’ailleurs, Je pense que ça l’arrangeait aussi.

J’allais enfin pouvoir passer mes doigts dans mes cheveux sans souffrir. Une vraie délivrance! Et puis, fini la perte de temps et les pleurs, j’allais me sentir belle et bien dans ma peau.

Je me souviendrais toujours de mon premier défrisage, c’était magique! Ma tante m’avait fait un beau brushing. Je me souviendrais toujours de la sensation que j’avais lorsque je passais mes doigts dans mes cheveux.

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Durant 6 ans, j’ai défrisé mes cheveux et je dirais qu’il y a eu deux périodes :

Pendant la première période, juste après mon premier défrisage, je n’avais pas compris que même si j’avais les cheveux lisses, il fallait que je m’en occupe et les entretienne. Ma tante m’avait juste donné un pot de brillantine que j’appliquais de temps en temps. C’était le seul produit que je connaissais à l’époque qui n’était clairement pas approprié à l’utilisation que j’en faisais au quotidien.
J’en appliquais beaucoup trop et pour le coup mes cheveux brillaient comme jamais! Quand je n’en avais plus, je mettais de l’huile d’olive. Et quand il n’y avait plus d’huile d’olive, je mettais de l’huile de colza que je prenais dans le placard de la cuisine… Oui, j’ai fais ça ;-).

À ce moment, je ne voulais plus que ma mère me coiffe et je pensais pouvoir gérer mes cheveux toute seule. C’était la première fois que je m’occupais d’eux. Je n’avais pas les bons gestes et je les démêlais juste en surface avec une brosse en poils de sanglier. D’ailleurs, je ne voulais plus entendre parler de peignes.
Comme je les démêlais une fois sur deux, en surfaceet que bien-sur, ça ne suffisait pas, au bout d’un moment, je me suis retrouvée avec un énorme paquet de nœuds derrière la tête. J’ai dû appeler ma mère à la rescousse pour qu’elle m’aide à démêler mes cheveux. Ça nous a pris quasiment une semaine pour tout démêler, j’avais vraiment trop mal, donc on démêlait un peu chaque jour. Je n’en étais pas fière, c’était ma pire semaine.

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La deuxième période arrive après cet épisode. Ce moment où j’ai pris conscience qu’il fallait quand même que je prenne soin de mes cheveux bien qu’ils soient lisses. Mais je ne savais clairement pas comment faire, je n’avais personne pour me conseiller et c’est en regardant les pubs à la télé que j’ai demandé à ma mère si elle pouvait m’acheter un masque capillaire que je faisais une fois par semaine.

J’étais vraiment obsédée par le fait d’avoir les cheveux lisses et j’enchaînais défrisages sur défrisages en achetant à chaque foisle défrisage le plus puissant. Et je combinais le tout avec des fers à lisser/boucler de mauvaise qualité que j’avais trouvé dans un placard chez ma grand-mère. Un vrai désastre!

Au fil des années et des défrisages et de maltraitance, je me suis retrouvée avec des cheveux de plus en plus secs et rêches. Il arrivait même que je me retrouve avec des mèches de cheveux dans les mains car ils se cassaient dans leur longueur.

Ça m’a pris du temps avant de me décider et ce n’était pas simple au vu de mon addiction au lisse, mais en voyant mes cheveux se dégrader et en discutant avec mon entourage, j’ai pris la décision d’arrêter définitivement les défrisages.

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MON RETOUR AU NATUREL (PAS SI SIMPLE)

Quand on arrête les défrisages, on a deux possibilités:
–  on fait un “big shop”, c’est à dire qu’on rase tout ou en tout cas très court histoire de repartir sur de bonnes bases, ou
–  on entre en période de “transition”, c’est à dire qu’on laisse repousser ses cheveux et on coupe les parties défrisées au fur et à mesure qu’ils repoussent.

Personnellement, à l’époque, il était hors de question que je me rase les cheveux. J’ai opté pour la deuxième solution et me suis quand même retrouvée avec les cheveux courts. Ce n’était pas facile car avant, j’avais une bonne longueur.

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Ce retour au naturel n’a pas été simple, car je ne connaissais plus mes cheveux. Quand j’étais petite, ils étaient toujours attachés/tressés et avec les défrisages, toujours bien lisses et/ou tirés en arrière. Du coup, je ne savais pas quelle texture j’allais obtenir, ni si j’allais avoir de belles boucles… .
J’avais peur, mais d’un autre côté, j’étais quand même impatiente de voir le résultat.

Ce changement m’a également demandé beaucoup de patience, car il fallait laisser le temps à mes cheveux de repousser tranquillement (à peu près 2 ans pour une longueur correcte d’après moi).

D’autre part, le terme de “routine capillaire” ne faisait pas partie de mon vocabulaire et mes connaissances en produits, techniques et gestes étaient inexistantes.

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C’est là que j’ai commencé à m’intéresser à tout ça de plus près, en lisant des articles sur des blogs et en regardant des vidéos sur Youtube.
C’est justement grâce à YouTube que j’ai commencé à me faire des coiffures protectrices, comme par exemples des bantu knots ou des tresses qui me permettaient de camoufler mes repousses.

J’ai passé du temps à tester des produits différents et surtout à dépenser mon argent. Heureusement, entre temps un grossiste pour les professionnels de la coiffure à ouvert à côté de chez moi et j’ai pu finalement trouver de bons produits. Notamment la marque professionnelle italienne Inebrya que je continue d’utiliser d’ailleurs et pour qui j’ai toujours un coup de cœur. Cette marque m’a réellement aidé et c’est grâce à elle que j’ai pu commencer prendre soin de mes cheveux.

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Trouver des produits appropriés c’est une chose, mais trouver sa coupe de cheveux est une autre histoire. Au début, soit ma mère me coupait les cheveux, soit je le faisais toute seule. Et puis, je n’avais pas le budget pour me payer un coiffeur. Encore fallait-il en trouver un qui accepte de me couper les cheveux et qui sache bien le faire.

A un moment, j’ai voulu me faire une couleur. Un vrai parcours du combattant. Je me souviens avoir passé mon après-midi à me faire refouler par les salons de coiffure parce qu’ils n’acceptaient pas de me coiffer et parce qu’ils avaient peur de me faire ma couleur.

J’ai finalement trouvé un salon type Jacques Dessange ou Jean Louis David qui m’accepte. J’y ai passé plus de 2 heures pour au final ressortir rousse, alors que je voulais juste quelques reflets caramels. J’ai regretté cette couleur car en plus de ne pas avoir obtenu le résultat que je souhaitais, elle beaucoup asséché mes cheveux. Jusqu’à aujourd’hui, je suis anti-couleur et lorsque mes cheveux blancs se manifesteront (j’en ai déjà quelques uns qui apparaissent),  je les assumerai.

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Au fur et à mesure, j’ai peaufiné mon style, je suis arrivée sur Paris et j’ai pu trouver deux coiffeurs sur Paris : L’appart de Zach et le salon Gilles Boldron. Ils ont su prendre soin de mes cheveux et me faire la coupe dégradée que je souhaitais. Si vous êtes sur Paris, je vous les recommande vivement.

Toutes ces péripéties m’ont permis d’apprendre à mieux connaître mes cheveux.

Petit à petit, j’ai réussi à maîtriser les bons gestes, les bonnes techniques et acquérir les bons produits. Tous ces éléments devenus  indispensables pour la bonne santé de mes cheveux et qui font partie de ma routine capillaire.

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EN RÉSUMÉ 

Aujourd’hui, je n’ai pas peur de dire que j’aime mes cheveux au naturel.

J’ai appris:
– à les aimer tels qu’ils sont et à en prendre soin,
– à améliorer mes connaissances sur les produits et les différentes techniques et gestes pour obtenir le résultat que je souhaite.
– à ne plus associer les cheveux frisés aux termes de moche et de calvaire.
– à me sentir bien dans ma peau avec mon volume et mes bouclettes.

Alors, mes So Belles, il faut être patiente et être à l’écoute de vos cheveux. Je sais que ce n’est pas simple de s’en occuper au quotidien, de les accepter comme ils sont et de s’accepter comme on est en général d’ailleurs, mais nos cheveux font partie de notre identité.

Alors, si j’ai réussi à le faire et à obtenir le résultat que j’ai aujourd’hui et bien que ce ne soit pas toujours simple d’accepter le regard des autres sur soi, vous pouvez aussi y arriver. Alors, je me répète, mais, soyez patientes, soyez à l’écoute de vos cheveux et ils vous le rendront.

Soyez So Belles 😉 

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